Ford Cougar : Un coupé trop timide

Remplaçante de la Probe, aux origines Mazda trop perceptibles, la Cougar est commercialisée aux Etats-Unis sous la marque Mercury et en Europe sous la marque Ford.

Notre version préférée : Ford Cougar 2.5 V6 BVA

La Ford Cougar

Souffrant de la mauvaise réputation de sa devancière Probe, la Ford Cougar n'a pas rencontré un franc succès sur le marché du neuf. De fait, les exemplaires ne sont pas courants dans les petites annonces. Il s'agit pourtant d'un modèle intéressant à plusieurs titres, d'une part, dans la mesure où sa ligne originale permet de se démarquer du flot ambiant, d'autre part car l'agrément de conduite est bien présent.

Enfin et surtout parce que son budget d'utilisation est raisonnable et que ses cotes sont particulièrement attractives.

Présentation

Succédant à une Probe assez fade en matière de style, la Cougar se veut plus personnelle en reprenant le style New Edge inauguré, sur les coupés Ford, par la petite Puma.
Par ses dimensions, la Cougar rivalise directement avec les Mercedes CLK et autre Peugeot 406 Coupé, mais ses prix en neuf la situaient plutôt dans la catégorie inférieure, celle où officiait, par exemple, les versions haut de gamme du Coupé Fiat.

Techniquement, la Cougar est en revanche plus "sage", dans la mesure où ses moteurs proviennent directement de la Mondeo, tandis que son habitacle déçoit quelque peu par rapport à la présentation extérieure, les plastiques simplistes trahissant ses origines américaines. À titre de compensation, la dotation de série ne souffre aucune critique. Une tradition chez Ford, qui dote systématiquement ses modèles d'un rapport prix/équipement parmi les plus compétitifs.

Enfin, la vie à bord est agréable, grâce aux généreuses surfaces vitrées qui conditionnent une appréciable luminosité. Toutefois, les occupants des places arrière, deux au maximum, souffriront d'une habitabilité restreinte, notamment par rapport à sa principale rivale, Peugeot 406 Coupé.

La conduite

À l'épreuve de la route, la Cougar séduit instantanément par sa position de conduite et sa visibilité, ainsi que par son ergonomie soignée. Les commandes se caractérisent par leur douceur et leur progressivité, même si la boîte de vitesses manuelle n'est pas d'une rapidité exceptionnelle : ce coupé n'est pas un sportif !

Menée dans son contexte, c'est-à-dire "à l'américaine", la Cougar dévoile une appréciable souplesse de suspensions, à même de procurer un confort de bon niveau.
C'est d'ailleurs dans cette utilisation qu'elle se complaît et que son onctuosité s'apprécie pleinement. Mais lorsque le rythme s'intensifie, les suspensions peinent à contenir les mouvements de caisse et leur manque de progressivité en compression engendre des remontées d'amortissement assez sèches.

Sécurité & Performances

Sur le plan de la sécurité, la Cougar peut se reposer sur un comportement sain et prévenant. En outre, sa dotation en la matière ne souffre pas de lacune majeure. Outre les classiques ABS et double airbag frontal, la Cougar dispose en série des airbags latéraux (logés dans le dossier des sièges avant) et d'un antipatinage. Le correcteur de trajectoires ESP n'est pas proposé, mais il n'est pas indispensable compte tenu de l'usage auquel la Cougar se destine.

Sous le capot, justement, la Cougar donne le choix entre deux blocs issus de la Mondeo.
Le plus modeste est un 4 cylindres 2 litres 16 soupapes de 130 ch. Les performances procurées par ce 2 litres "Zetec" sont déjà satisfaisantes, tant en accélération qu'en vitesse de pointe, tandis que les valeurs de consommation en font un achat raisonnable.
En haut de l'échelle, le 2,5 litres V6 à 24 soupapes de génération "Duratec" délivre 170 ch et un couple généreux de 22,4 mkg obtenu relativement tôt. Les performances progressent sensiblement par rapport au 2 litres, mais c'est surtout par sa souplesse et son onctuosité que ce V6 séduit, à plus forte raison lorsqu'il est associé à la boîte automatique 4 rapports. Celle-ci est de conception traditionnelle, n'offrant pas de frein moteur ni de mode de fonctionnement aléatoire comme les récentes boîtes dites "intelligentes".

Deux bonnes raisons de mener la Cougar V6 BVA à un rythme coulé, où l'on apprécie pleinement sa douceur et sa sonorité. En montant davantage dans les tours, le V6 revendique un caractère plus affirmé, qui risque de faire ressortir le manque de rigidité du châssis en conduite intensive. En tout état de cause, ce bloc se singularise également par sa sobriété, notamment au vu de ses performances.

Fiabilité

Sur le plan strictement mécanique, les deux moteurs issus de la Mondeo ont fait leurs preuves en matières d'endurance et de fiabilité. Aucune faiblesse sérieuse ou tout simplement récurrente n'est donc à signaler.

Cette remarque s'applique aussi à l'ensemble de la voiture, qui ne souffre d'aucun "loup". Le seul point à véritablement surveiller semble donc être l'aptitude au vieillissement des garnitures plastiques d'habitacle.

Des éléments qui, traditionnellement sur les voitures américaines, confirment l'impression visuelle et font preuve d'une nette tendance à se ternir fortement et parfois à émettre des "rossignols". Bref, rien de bien sérieux et en tout état de cause, rien qui ne puisse objectivement s'opposer à l'achat d'une Cougar.

Conclusion

Extérieurement originale, voire séduisante, agréable à conduire, bien équipée et profitant d'une bonne fiabilité, la Cougar est une occasion parmi les plus sûres. Pour ceux qui hésiteraient encore, ses cotes contenues et son budget d'utilisation raisonnable constituent deux arguments supplémentaires.

Attention toutefois : si vous cherchez un coupé sportif, à même de vous procurer des sensations fortes, ou si vous emmenez régulièrement des passagers aux places arrière, la Cougar vous décevra très rapidement !
Mais dans tous les autres cas, elle saura se montrer très attachante.

Les plus

• Cotes peu élevées
• Ligne originale
• Équipement
• Agrément du moteur V6

Les moins

• Ambiance intérieure
• Habitabilité arrière

Souce caradisiac : http://www.caradisiac.com/Ford-Cougar-44398.htm